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Musicien – Peintre. – les couleurs de la batterie –

Portrait
On pourrait dire « de l’étonnement ». Mais c’est toujours ainsi quand vous êtes ému en écoutant de la musique, lorsqu’elle se donne à vous et que vous savez, aussi bien qu’eux, que les musiciens sont tout entiers dans leur « performance ».
On devrait dire pourtant une sorte de « surprise » lorsque l’un d’entre eux capte davantage votre attention et que vous avez très vite le sentiment qu’il est en train de se passer quelque chose d’exceptionnel. au moins pour vous – et c’est l’es- sentiel ! Qu’il se passe quelque chose que vous n’attendiez pas. parce que vous ne pouviez pas même l’imaginer.
Écoutez Pascal Bouterin, voyez-le se battre avec son instrument, le caresser, le frapper, lui donner une formidable énergie avec son énergie à lui, incessante, constante, inébranlable, présente à chaque seconde, à chaque souffle, voyez-le donner vie à toute la musique d’akpé Motion. depuis son « coin », dans son rôle », alors que ses camarades sont tout autant que lui, assurément, engagés dans « l’épreuve ». peut-être ne ressentirez-vous pas cela, cet étonnement et cette sur- prise, une sorte de sidération comme on en connaît en écoutant une musique, un musicien d’exception. Cela est bien possible. parce que ce genre d’aventure est toujours une rencontre. la preuve en est qu’il nous est – à l’inverse – à tous arrivé au moins une fois dans notre existence de rester de marbre devant l’un ou l’autre des plus grands, d’avoir été déçus, de n’avoir ressenti aucun frisson.

Pascal Bouterin vous dira alors combien il est « attiré depuis son plus jeune âge par la transe rythmique, le tempo qui est le cœur de la vie, cette cadence comme une quête un droit chemin qui lui donne cette envie d’explorer l’improvisation. »

Si vous insistez un peu il vous dira peut-être que « la couleur dans la musique est comme la composition dans un tableau, trouver l’essence d’un groove, penser la batterie autrement composer sur le moment est une réelle recherche et surtout une exploration sans fin qui donne naissance à de nouvelles sonorités. et aussi qu’il travaille les peaux aux balais et avec des sticks carbone qu’il bricole lui- même afin de donner un esprit africain et une vision singulière à la rythmique et au déroulement de son jeu. »

Pascal reconnaîtra aussi quelques influences – parce qu’il faut bien avoir des « références », au moins pour se faire comprendre. il dira d’abord qu’il est « très influencé par les batteurs qui sont des coloristes du rythme, qui jouent avec les silences et leur puissance. J’aime ces batteurs inventifs qui n’ont pas une col- lection de tambours et de cymbales autour d’eux, j’aime ceux qui s’attachent à l’essentiel et qui inventent sur le moment. la musique n’est jamais figée c’est ma direction en musique. » alors seulement il citera tony Williams, Joey Baron ou encore Chris dave.

Et vous ne serez pas surpris d’apprendre que Pascal Bouterin est aussi un peintre de grand talent, qu’il a exposé un peu partout, qu’il a son propre atelier au cœur de Saint-Rémy-de-Provence : vous ne serez pas surpris, non seulement parce qu’il parle (on l’a déjà vu ici-même) de couleur(s) quand il parle de musique, mais surtout vous ne serez pas surpris car ce sont bien des couleurs de toutes sortes que vous entendrez ou que vous verrez (c’est tout un) lorsqu’il joue, tou- jours avec intensité, toujours avec une passion émerveillée. peut-être alors se livrera-t-il davantage encore : «la musique est, pour moi, de la couleur, dira-t- il alors, elle est graphique comme l’instrument. la batterie en est un parfait exemple: les possibilités que l’on peut obtenir dans le grain sonore sont si larges, comme en peinture, trouver une texture composer une couleur c’est si semblable, trouver sa couleur c’est un long chemin !!! pour moi la peinture est aussi une composition, une harmonie sonore. aller à l’essentiel cela fait partie de ma quête. des grands maîtres en musique comme en peinture ont eu ce génie tels : Miles Davis ou Zao Wou ki en peinture. Jouer avec le silence ou donner une puissance à la touche ou à la note c’est, à l’instar, de Paul Klee « rendre visible l’invisible. »

Et rien de notre étonnement pourtant, ne sera effacé…

Michel Arcens

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